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Un pas après l'autre..

Un pas après l'autre..

Kévin J.


Trail du Vignoble Nantais 2017

Publié par Kevin J. sur 6 Mars 2017, 18:42pm

Trail du Vignoble Nantais 2017

Ce week-end se déroulait la 10ème édition du Trail du Vignoble Nantais et pour l'occasion, le RCN a mis en place une course de 10h non-stop qui se déroulait le samedi après-midi de 13h à 23h. Pour les plus gourmands (ou les plus naïfs...), les coureurs avait l'occasion de participer au défi des fondus qui consistait à enchaîner le 40km du dimanche matin avec les 10h de la veille... C'est donc sûrement mon manque d’expérience dans les épreuves d'endurance comme celle-ci qui m'a laissé penser qu'il me suffirait de suivre le rythme de mon frangin sur le 40km pour venir a bout de ce défi. Tout Faux !

 

J'arrive donc sur les lieux vers midi le samedi pour un départ prévu à 13h, je découvre un peu l'organisation de cette course avec nos tables individuelles qui nous permettent d'y installer ravitaillement personnel et affaires en tous genres. Puis je retrouve les copains Alex et Antho avec qui ont se dirigent vers la ligne de départ. Un petit briefing, le départ est donné et ont commencent par une boucle d'échauffement de 2km.

 

Le vrai départ de la course est donné et c'est parti !
Au bout de 30 mètres de course un ruisseau à traverser et déjà les deux pieds trempés, ca rafraichit.. ! Le début de course se fait tranquillement, je cours avec Alex et Antho on discute tout en découvrant le parcours. Un tracé pas aussi roulant que je l'imaginait avec 3 bonnes patates et un monotrace a en avoir le tournis dans la forêt, ca promet !

 

Les 20 premiers kilomètres passent très rapidement, trop rapidement, au fil des bavardages nous tournons en 12km/h et je vais vite m'apercevoir que c'est un peu trop vite pour la suite. C'est entre le 20ème et le 30ème kilomètres que je me retrouve à présent seul pour la suite de la course... Je rattrape Anthony, un coureur d'expérience qui à participé à la Diagonale des fous et la Transmartinique, il me partage sa stratégie qui consiste a courir dans les côtes les 40 premiers kilomètres et lever le pied après. Pour ma part j'arrive au 40ème kilomètre sans avoir marcher une seule fois et je crois que je le paye, les quadriceps sont déjà tous dur, ça risque d'être difficile pour la suite ! Entre le 40ème et le 55ème kilomètre c'est le moment le plus difficile de la journée, malgré une alimentation et une hydratation régulière, je n'ai plus de force et j'ai des fourmis dans les avant-bras et les mains.. Heureusement, au bout de 5h de course et environ 55km la famille arrive pour me soutenir, il y a mes parents, mon frère, ma chérie ainsi que son cousin, et ça fait un bien fou. Pour la première fois de l'après midi je prends le temps de m'assoir et de déguster les supers sandwichs à l'avocat et au mais préparés soigneusement par ma chérie. Je suis donc assis mais vraiment pas bien, toujours ce problème de mains très engourdies, l'impression qu'elles vibrent, un problème d'ailleurs récurrent et, à ce jour, non résolu... Une fois les sandwichs avalés je galère à me relever et repars péniblement, laissant ma mère inquiète. La reprise est difficile mais je me sens de mieux en mieux et je rassure donc ma famille au passage suivant, il est 19h30, je met la frontale et, eux, rentre manger au chaud . Je sais que mon père et mon frère reviennent pour la fin de la course.

 

J'entre maintenant dans les 3 dernières heures de l'épreuve, il fait nuit, et je retrouve du plaisir à courir tous seul à la lumière de la frontale, dans ma bulle. Les jambes sont raides mais j'ai retrouvé l’énergie et l'envie, les sandwichs m'ont vraiment requinqués. Comme depuis le 40ème kilomètre, je cours sur le plat, à environ 10km/h, et marche dans les côtes. La météo est beaucoup mieux que ce qui était annoncé, le vent s'est calmé, le ciel dégagé nous offre un beau spectacle étoilé et je me surprend à éteindre ma frontale pour en profiter. Il est 21h30 et je vais entamer mes deux derniers tours, je prend le temps de manger une dernière fois pour bien finir, Jordan et Claire sont toujours la depuis 13h avec toujours un petit mot d'encouragement (et des barquettes de frites qui donnent envie.. ! ).

 

Les deux derniers tours sont assez agréable car la fin approche et le moral est donc la, j'emprunte une dernière fois le petit chemin glissant le long du grillage en faisant attention de ne pas tomber dans le fossé 2 mètres plus bas, je grimpe une dernière fois la première petite côte puis la deuxième pour redescendre faire le tour de l'étang de Briacé et enfin la 3ème au milieu des vignes. Je m'engage une ultime fois sur le monotrace qui rentre dans la forêt pour y croiser mon père qui était là, entre les arbres, avec sa lampe de poche, venu à ma rencontre car soucieux de mon état. Je fais donc le dernier kilomètre de cette aventure avec lui et c'est génial. Une dernière surprise m'attend a l'arrivée car ma chérie et son cousin sont eux aussi revenus avec mon frère, j'ai de la chance, ça rend forcement la chose bien différente.. !

 

Au final, nous finissons avec Alex et Antho au même nombre de tour sans s'être trop aperçu durant la course, dommage !

 

Le bilan est de 87km et pas mal de D+ en un peu plus de 9h30 !

 

Après l'arrivée, je rentre donc le plus vite possible pour essayer de gagner de précieuses minutes de sommeil mais la nuit n'est pas des plus agréable, je me sens fiévreux et transpire énormément au point de flinguer deux tee-shirt..

 

Couché à 00h30, levé a 6h, malgré la nuit difficile je ne me sens pas fatigué mais mes genoux sont dans un état pas terrible et mes cuisses sont bien usées, ça va être une mission d'aller au bout...

 

Nous sommes donc avec mon père et mon frangin sur la ligne de départ du 40km à 8h, j'apprend que nous ne sommes plus que 11 sur les 15 inscrits au défi des fondus et qu'Alex a stoppé a cause d'une ampoule. On est donc tous les trois sur la ligne de départ, au beau milieu de la tempête, je me demande un peu pourquoi je repars. Mon frère, lui, est motivé à fond pour faire son premier 40km et, à peine le départ donné, je sais que je ne le reverrais plus de la course. Je passe sous l'arche du départ avec mon père, en subissant la pluie et les rafales de vent .

 

Je trottine comme je peux et au bout de 500 mètres je signale a mon père, qui voulait m'accompagner pour me soutenir, que nous sommes derniers. Sur le coup on en rigole mais je me demande vraiment dans quoi je m'embarque. Donc malgré mes douleurs aux deux genoux j'essaye comme je peux d'avancer mais je finis par dire a mon père de filer car je vais sûrement bâcher et rentrer au chaud ! Je me retrouve donc avec Anthony une connaissance qui était lui aussi sur les 10h la veille et qui n'a pas l'air plus en forme que moi..

 

C'est donc tous les deux que nous fermons la marche du 40km tout en continuant à avancer sur un rythme lent mais régulier, la tête dans les baskets. Sans trop de difficulté, il réussi à me convaincre de ne pas arrêter. Au km 10, nous rattrapons un autre coureur du défi qui marche, on est plus derniers !! Malheureusement, 5km plus tard Anthony me dit qu'il arrête, il galère trop, nous avons fait 15km en 1h45 et il reste encore 25km..

 

C'est donc tous seul que je repars, en marchant dans les côtes et en trottinant dans la boue a 8km/h environ.. Avant le ravito du 18ème km, toujours dans le vent et sous les averses,  je rattrape un autre coureur du défi qui me dit qu'il abandonne lui aussi. Je profite de ce ravito pour bien manger et récupérer, à ce moment la je suis presque sur d'aller au bout dans la douleur. Au km 20, un petit jeune de 17 ans me rattrape et m'annonce qu'il ferme le 40km et que je suis le dernier, je prend ça avec le sourire et continue a avancer tant bien que mal.

 

Entre le 20ème et le 30ème kilomètre nous nous perdons 2 fois, ce qui nous coûtera au moins un kilomètre en plus, j'ai de plus en plus de mal à avancer, je m'accroche au mental mais le parcours à raison de moi, j'ai parcouru les 3 kilomètres les plus difficiles de la course en 33 minutes. Ces 3km avec des long passages dans un ruisseau, des côtes boueuses m'obligeant à mettre les mains au sol, ces 3km là m'ont fais prendre conscience que je n’avançais plus du tout et que je ne serais jamais à temps au ravitaillement du 32km.

 

C'est donc au bout de 32km en 4h35 que j'arrête ma montre et que je demande à ce qu'on me ramène, je peine a monter dans la voiture du bénévole. Je retrouve  à l'arrivée le père et le frangin qui ont tous les deux fait une super course de leur côté ! Le frangin boucle ce 40 km en 4h08 alors que 1 an et demi plus tôt il l'aurait fait en 2 jours... Chapeau !

 

Je termine donc ce week-end avec la satisfaction d'avoir parcouru 120km en allant au bout de moi même, tout en ayant une pointe de déception de ne pas être finisher sur le défi des fondus.. Un très bon enseignement pour la suite... C'est, je pense, dans des épreuves comme celle-ci qu'on en apprend le plus sur soi-même. Pour ma part, j'ai ajouté deux choses majeures à ma liste d'amélioration pour la suite, une alimentation plus fréquente pour éviter un maximum les gros coup de moins bien et une crème anti frottements pour mes cuisses car là je douille !!

 

Maintenant, place à une semaine de récupération afin de commencer la préparation pour le 177km de l'ultramarin le 30 Juin.

 

Merci à tous les supporters du samedi après-midi qui on rendu la course encore plus agréable !

 

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